Quand le sponsoring devient nuisible
Quand en août dernier Dow Chemical a signé un partenariat avec Londres 2012 pour participer à la construction du stade Olympique, le groupe américain ne se doutait pas des conséquences en terme d’image que cela allait entrainer enfin pas dans ce sens là.
Petit retour dans le temps, nous sommes en 1984, l’Inde est frappée par une catastrophe industrielle effroyable, une usine de pesticides de l’Union Carbide Corporation connait une fuite de gaz qui entraine la mort de 15 000 personnes et des milliers de mutilés à vie. Le gouvernement indien est indemnisé par la compagnie à hauteur de 470 millions de $. En 2001, Dow Chemical Company acquière l’Union Carbide Corporation.
Aujourd’hui l’Inde ne s’est toujours pas remise de cette catastrophe à tel point que le Comité Indien Olympique et plusieurs athlètes sont à deux doigts de boycotter les J.O de Londres à cause de la présence de Dow Chemical parmi les partenaires, le groupe industriel ne serait pas selon eux en accord avec l’esprit olympique.
Internet s’est emparé de ce sujet avec plusieurs milliers de discussions enregistrées sur diverses plateformes au Royaume Uni (34%), aux États Unis (32%) et en Inde (17%).
La plupart des discussions font mention de la ville où a eu lieu la catastrophe (Bhopal), du désastre, des victimes et du boycott. 32% des discussions traitant du partenariat olympique sont négatives et seulement 18% positives. A titre de comparaison, adidas s’attire 73% de discussion positives sur son partenariat avec Londres 2012 et juste 7% de négatives.
Les discussions négatives à propos de Dow Chemical ont augmenté de 6% depuis la signature du partenariat en août. L’entreprise court droit au bad buzz. Il suffit de taper le nom de l’entreprise et « London olympics », la première page de recherche Google ne contient que des liens renvoyant à l’affaire.
Une première décision a été prise par les responsables de Dow Chemical, ne pas apparaître sur l’enveloppe qui recouvrira le stade Olympique de Londres. Pas de lien à priori avec les événements en Inde selon les responsables de la marque même si on en doute.
A l’opposé, certaines entreprises ne semblent pas avoir les mêmes problèmes malgré un passé non moins reluisant. C’est le cas de BP coupable des marées noires aux États Unis. L’important c’est de participer comme il disait…
Ah les cons !