La guerre du sponsoring : River contre Boca
Abel contre Caïn, Mark Henry contre le Big Show, River Plate contre Boca Juniors, il y a des duels qui sont à jamais éternels. Les deux clubs les plus ennemis du football argentin se sont encore affrontés la semaine dernière mais pas sur le terrain car désormais une division les sépare et on le dit bien, loin des yeux loin du cœur, car ces deux là ne s’aimeront jamais.
En ce début d’année 2012, les deux clubs charismatiques de Buenos Aires ont décidé de changer de sponsor principal, le seul problème c’est que River et Boca ont décidé de changer pour le même, la banque BBVA Francés, et comme le disait si bien Clint Eastwood : « Ce sponsor n’est pas assez grand pour nous deux, amigo », sauf que les deux équipes ne l’ont pas entendu de cette oreille là. Chronique d’une semaine agitée.
- Quand River met la pression
Lorsque BBVA Francés a annoncé avoir trouvé un accord avec Boca Juniors et River Plate, l’ensemble des experts du football argentin a parlé d’une seule et même voix pour dire que malgré toute l’histoire de ces deux clubs, Boca jouant à l’étage supérieur, recevrait plus que River relégué l’an dernier (et oui, on s’en souvient tous…).
Mais depuis el Museo River, on n’entend pas se faire mettre à l’amende comme ça. A histoire égale, contrat égal, Mancusi, un des boss de River affirmait le 30 décembre dernier : « Nous toucherons la même chose que Boca à la seule différence que leur accord débutera en janvier et le notre en juin prochain ». River a même publié un communiqué le 2 janvier pour enfoncer le clou.
Enfin pour s’assurer d’aucune entourloupe River annonce la publication pour le jour d’après du contrat complet de sponsoring.
- Le contrat des contrats
C’est un peu à la manière d’un Gilbert Collard montrant une enveloppe dans laquelle se trouve des documents explosifs que River a balancé avec un jour de retard une partie du contrat mais pas la totalité. Décidément les Collard tous les mêmes. Un seul petit paragraphe est dévoilé :
“L’entreprise (BBVA) déclare avoir édité un contrat aux conditions économiques similaires avec le club de Boca Juniors. L’égalité économique déclarée par l’entreprise est une condition essentielle à l’acceptation du présent contrat. »
On n’est plus sûr de rien sauf d’une chose, River et Boca présenteront le même jour leur nouveau sponsor. Tension.
- Le jour le plus long
Les premiers à tirer sont Boca, Daniel Angelici, le président, et Andrés Ibarra, responsable du marketing, équipés comme des snipers serbes prennent position. « Nous allons vous présenter le contrat de sponsoring stratégique entre BBVA et notre club, contrat le plus important du football argentin ». Les balles ricochent.
Les représentants de BBVA Francés sont également présents, ils ne prennent pas risque, « c’est un grand honneur d’annoncer notre alliance. L’union de BBVA avec le football est globale et pas seulement en Argentine ».
Angelici remercie LG le précédent sponsor. Riquelme, Schiavi et compagnie présentent le nouveau maillot à la presse. La première attaque vient de se terminer.
3 heures après, on sonne l’alarme au Museo River, les hostilités peuvent recommencer.
Daniel Passarella, le président de River est absent, il a envoyé le vice se faire dégommer à sa place, Diego Turnes ouvre donc le bal avec cette phrase : « Nous allons vous présenter l’alliance stratégique avec BBVA, qui est le contrat le plus important de l’histoire de River et du football argentin ». J’ai l’impression d’avoir déjà entendu cet air.
C’est Noberto Cao, le directeur marketing, qui s’empare du bazooka : « l’unique hic de ce contrat c’est que River touchera la même somme qu’un autre club quant en réalité nous devrions toucher plus ».
Les deux banquiers également présents sourient et ne se mouillent pas plus que tout à l’heure.
Cavenaghi qui passait par là agite le maillot blanc comme un drapeau. La première bataille s’achève.
La conclusion est que les deux clubs toucheront bien le même montant pour les deux ans de contrat (environ 3,5 millions de $ par saison) mais que la trêve sera de courte durée, deux rencontres dans le cadre du deal sont programmées entre River et Boca. Une occasion de ressortir le pare balle.