Samedi, Digital Sport a découvert un nouveau sport qui n’est pas vraiment nouveau en fait puisqu’il existe à vrai dire depuis la fin des années 90, le esport ou en français le sport électronique consiste à regarder des personnes jouer à des jeux vidéos. Si pour certains, on ne peut pas vraiment considérer cela comme un sport car il n’y a aucune dépense physique, pour d’autres, l’esport est une pratique sportive à part entière qui rassemble aujourd’hui de plus en plus de monde en France grâce à des événements de mieux en mieux organisés, des commentateurs reconnus et des marques qui s’y intéressent. Tentative de décryptage.

Les origines du esport se retrouvent dans les jeux vidéos en réseau, des joueurs connectés au 4 coins du monde s’affrontent sans jamais se voir physiquement, certains joueurs deviennent meilleurs que d’autres, mais aucun titre n’est vraiment attribué au sens d’un championnat ou d’une ligue. Le lien est fait, organiser des compétitions où s’affrontent les meilleurs joueurs du monde pour déterminer le meilleur des meilleurs et la réussite du concept tient dans le fait que des gens sont prêts à regarder ces compétitions de la même manière qu’ils regardent un match de foot. Oui vous aussi, vous jouez au foot, et voir un match avec du beau jeu ça vous fait kiffer ? Et bien les gamers, c’est pareil, ils aiment voir les meilleurs jouer.

Sport roi en Corée du Sud où les pro gamers sont des demi dieux et où les parents sont prêts à tous pour que leurs enfants accèdent à ce rang, certains restent cloitrés dans leur chambre à jouer des heures ayant pour seul contact avec le monde extérieur le plateau repas apporté par leurs parents, l’esport est également bien implanté aux Etats-Unis, en Russie et en France. De véritables communautés se créent rassemblées autour de jeux mais aussi de casteurs, ces personnes qui rendent ce moment si spécial, car comme dans le « vrai » sport, la valeur ajoutée ce sont les commentateurs qui dans le sport électronique sont aussi connus que les joueurs, certains sont des vraies stars et leur seule présence suffit à drainer des milliers de spectateurs ou de web spectateurs car les nombreux tournois sont diffusés en streaming ou postés sur les chaines Youtube des casteurs.

Bref, l’esport, c’est des joueurs professionnels sponsorisés et inclus dans des teams, des commentateurs chevronnés et populaires et aussi des événements qui grossissent, grossissent. Samedi dernier, nous étions donc au Palais des Congrès à Paris pour la finale de l’Iron Squid 2, compétition créée par O-gaming, site de diffusion streaming, dont font partie Pomf et Thud, les deux meilleurs casteurs français. Pour info le Palais des Congrés, c’est environ 4 000 places, c’est donc dans une enceinte pleine à craquer et chauffée à blanc que nous entrons. On se croirait dans un stade, ça chante, crie, applaudit. On a du mal à se dire que tout ce monde regarde en fait deux personnes jouer à Starcraft et pourtant c’est bien le cas. Les grands finalistes, évidemment 4 coréens, sponsorisés par LG ou encore Red Bull et considérés comme des stars dans leur pays mais aussi dans la salle avec leur supporters attitrés et leurs banderoles d’encouragement, avancent timidement sur la scène. Si pour les novices, la compréhension du jargon demande un peu de temps, on est très vite absorbé et on se voit applaudir des phases de jeux ou prendre partie pour un des joueurs. Et surtout à la mi-temps, on a le privilège d’être diverti par Kyan Khojandi, grand fan du jeu.

L’esport est un phénomène qui monte en puissance, bien accompagné par la diffusion des retransmissions en streaming et des partenaires conscients de l’ampleur de cette vague digitale. Malgré cela, la communauté de joueurs reste très masculine et très fermée, les jeux vidéos ne sont pas à la portée de tous, de même que leur compréhension néanmoins des jeux plus généralistes se mettent à copier le modèle, tel que FIFA. Si un jour vous avez l’occasion d’assister à un tel rendez-vous, je vous conseille de ne pas hésiter, c’est impressionnant et c’est peut-être l’occasion de trouver une vocation…et puis au moins maintenant, on sait pourquoi ce blog se nomme Digital Sport.

En vidéo, une partie de Starcraft entre deux des meilleurs joueurs du monde commentée par Pomf et Thud

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