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Que deviennent les stades de l’Euro 2016 ?

A l’occasion de l’EURO 2016, organisé en France, de nouveaux stades ont été construits dans plusieurs grandes villes (Lille, Nice, Bordeaux, Lyon) et d’autres ont été rénovés (Paris, Marseille, Lens, SaintÉtienne, Toulouse). Focus sur ces « nouveaux » stades et leur utilisation aujourd’hui.

L’Allianz Riviera à Nice © Maxppp

Au coup de sifflet final de l’Euro 2016, passée la déception d’une défaite cruelle en finale, une question émerge : les stades auront-ils autant de succès en Ligue 1 que lors de cet Euro ? La réponse est claire et nette : non. Au lendemain de la compétition, la Ligue de Football Professionnelle (LFP) avait affirmé son souhait de surfer sur l’Euro 2016 pour remplir les stades de Ligue 1, avec un objectif d’une hausse de 1 à 2% du taux de remplissage par an. Mais la première saison suivant cet Euro terminée, le bilan est inquiétant. Sur une capacité moyenne des stades de Ligue 1 égale à 31 498 spectateurs, seuls 21 208 se sont déplacés dans les stades lors de la saison 2016/2017. A peine plus qu’en 2015/2016 (20 894) et en-dessous de 2014/2015 (22 362). Si la capacité moyenne des stades a augmenté grâce à la construction et la rénovation des infrastructures, pour 6 000 places de plus en général, seulement 2 300 spectateurs de plus ont été comptabilisés, en moyenne et par match. Pire encore, le nombre de sièges vides est passé de 8 600 à 13 300. De quoi remettre en question « l’effet nouveaux stades ». D’ailleurs, Lille, Nice, Bordeaux et Lyon, qui ont un nouveau stade, peinent à le remplir avec des taux de remplissage allant de 58,6% pour Bordeaux, à 72,75% pour Lyon. Pourtant, ces nouveaux outils ont tout pour plaire.

 

Wifi et livraison à sa place

Ces nouveaux stades ont la particularité d’être « connectés ». Habituellement, le spectateur arrive au stade, suit le match qu’il est venu voir et repart. Mais aujourd’hui, les clubs et fédérations sportives ont mis en place tout un accompagnement du fan, avant, pendant et après l’événement sportif, pour lui offrir une véritable expérience connectée, dans le stade, ou du moins aux abords de l’enceinte. Ces stades connectés, aussi appelés les « stades 2.0 », ont pour but d’interagir avec les fans et d’installer une certaine proximité. Ainsi, le spectateur se retrouve au cœur de la stratégie digitale du club, appliquée au stade. L’exemple le plus parlant est celui du stade de l’Olympique Lyonnais à Lyon, le Groupama Stadium.

 

Le Groupama Stadium © OL

Sorti de terre pour cet Euro 2016, il est équipé de 300 écrans, répartis sur l’ensemble des loges connectées et de 500 bornes Wifi qui peuvent supporter jusqu’à 25 000 connexions simultanées. Nécessaire à une époque où le spectateur regarde un match avec son téléphone à la main. De plus, dans ce Groupama Stadium (photo ci-contre), comme dans d’autres stades « 2.0 » en France, les spectateurs peuvent utiliser une application sur leur smartphone pour commander des boissons ou de la nourriture. Cela permet ainsi d’éviter les files d’attente. Le club a aussi la volonté de réduire ces temps d’attente, en dématérialisant le moyen de paiement, avec une carte « Ol cashless ». Après le sans contact, voici le « sans monnaie ». De plus, toujours grâce à cette application, le spectateur a la possibilité d’être guidé jusqu’à son siège attitré dans le stade. Cela est possible grâce à la géolocalisation.

 

Des raisons d’espérer, mais loin derrière l’Europe

Ne voyons pas tout en noir et regardons les nouveaux chiffres disponibles sur les taux de remplissage de la saison en cours. Et globalement, ça va mieux. L’affluence moyenne des stades de Ligue 1 a augmenté d’environ 10% et certains clubs constatent une hausse équivalente au double de ces 10%, comme Marseille et ses 20,7% de spectateurs en plus. Paris, Lyon, Lille, St Etienne, Bordeaux, Nantes, Nice, Montpellier, Dijon et Monaco voient également leurs tribunes se remplir un peu plus par rapport à la saison précédente. Mais seul le PSG arrive à remplir son stade régulièrement… (voir l’infographie ci-contre, réalisée par L’Équipe). Cependant, la France reste assez loin derrière ses voisins européens, en termes de taux de remplissage des stades. Si les stades français affichent un taux égal à 68,2% en moyenne, les enceintes anglaise ont un taux de remplissage de 94% ! L’Allemagne est juste derrière avec 93%, suivi de l’Espagne avec 73,7%. Malgré ses nouveaux stades connectés, la France a encore fort à faire pour attirer les spectateurs dans les stades. Mais existe-t-il réellement un engouement autour du football, comme on peut le trouver en Angleterre et/ou en Allemagne ?

 

Chiffres : LFP

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