Volcom est mort, vive Volcom
Nostalgie d’une marque qui a accompagné ma jeunesse, nostalgie d’un temps où on portait tous des chaussures de skate sur fond de Guerilla Poubelle.
Depuis quelque temps, le développement d’une division Sport & Lifestyle était dans les tuyaux chez PPR et c’est désormais chose faite. Après avoir acquis PUMA en 2007, le groupe PPR a lancé une OPA sur la société Volcom, spécialiste de l’univers sports extrêmes et a valorisé la marque à 516 millions d’euros.
Comme je le disais dans un précédent billet, chez les skateurs/surfeurs/snowboardeurs, c’est pas une histoire de soussous, c’est une histoire de valeurs et de communautés. Alors quand j’entends qu’un groupe spécialisé de la grande consommation acquiert une marque historique de milieu de la glisse, j’ai un peu de mal à accepter.
Non pas que ce soit une erreur stratégique de la part du groupe, ce qui dérange, c’est plutôt qu’on arrive à un stade où les seuls sports qui avaient un minimum d’intégrité tombent petit à petit dans la normalisation. Les sports de glisse ont longtemps réussi à se développer hors d’un cadre institutionnel et dans un éco-système contrôlé par des types cores, pratiquants et ayant une légitimité dans le milieu.
Lorsqu’on a un claim comme celui de Volcom : « Youth Against Establishment« , une telle opération est incompréhensible. Alors quoi? Paris sportifs et diffusion des Quiksilver Pro dans les PMU d’ici une dizaine d’années ? Je rejoins l’avis de Boyke sur ce sujet, chacun chez soi et les hippopotames seront bien gardés…
C’est vrai que les marques core ont été fondées par des riders avec une belle légitimité auprès de la communauté… Mais ce sont aujourd’hui des boites cotées en bourse et multinationales, qui réussissent grâce au travail de leur image à se positionner comme rebelles (« Youth Against Establishment ») .
Regarde le site de Volcom… Faut dire ce qui est: ça ressemble plus à la page myspace de mon neveu qu’au site d’une multinationale qui pèse 500 millions de dollars… non? En tout cas, ça va être intéressant d’observer comment leur comm et le travail de leur image va évoluer dans les mois à venir .
Car pour la scène des puristes (ou des nostalgiques), il restera cet arrière goût de trahison. Mais le process n’était il déjà pas engagé depuis des années, en fait?
Longtemps que volcom n’est plus core.