Au ras du parquet
Les 9 et 10 mars derniers avaient lieu à Bordeaux une étape qualificative de la Coupe d’Europe de handibasket, sorte de Final Four opposant les meilleures équipes du vieux continent. L’occasion pour Digital Sport d’aller à la rencontre d’un sport inconnu pratiqué par des athlètes hors du commun.
- Un ballet mécanique
Il est 18h passé quand je pénètre dans la Salle Promis, un petit gymnase de la rive droite de Bordeaux. Le match a déjà commencé entre les Léopards de Guyenne, l’équipe locale, et les Owls d’Oldham, une équipe britannique. La première chose qui frappe est la différence entre les physiques des joueurs, on retrouve aussi bien des gros que des maigres mais aussi des grands et des petits. Le meneur de jeu d’Oldham est une petite boule dans son fauteuil, les larges tatouages sur ses bras les font paraitre encore plus gros qu’ils ne sont.
La salle est décorée par les soutiens de l’équipe valide habituelle, il n’y a pas vraiment de sponsors à l’horizon. Même les équipes présentes n’ont pas de vrais soutiens apparents mis à part peut-être les suisses qui ont un pauvre flocage dans le dos de leur survêt. La sophistication des fauteuils illustrent, sans trop s’y connaitre, leur coût important. En plus des deux roues principales, le fauteuil dispose de deux petites roues avant et d’une roue arrière pour faciliter les rotations et améliorer la stabilité du joueur.
Malgré cela ils arrivent que des joueurs chutent mais ils se relèvent toujours tout seul. Le métal s’entrechoque, les trajectoires circulaires dictent le jeu qui est fait de blocage et d’anticipation. Certains joueurs se barrent la route pendant de longues secondes pour empêcher l’un d’attaquer et l’autre de défendre. Et puis, le meneur annonce une combinaison et les mécaniques s’emballent changeant la disposition des joueurs sur le terrain comme on fait tourner un caléidoscope.
- Des règles différentes mais le même esprit
Le handibasket se différencie du basket valide par l’absence de reprise de dribble, un joueur peut garder la balle et dribbler autant de fois qu’il veut, mais il marque rarement seul. En effet, le handibasket fait la part belle au jeu collectif. Le meneur de jeu d’Oldham sert encore une fois son intérieur qui enfile les paniers comme à la parade, les bordelais semblent couler.
Dans les tribunes, la cinquantaine de personnes encouragent les Léopards. A la mi-temps, on a droit aux pom pom girls,un vrai décalage. Comme partout, la pause est l’occasion de prendre les consignes, le coach de Bordeaux est un valide, il s’accroupit donc pour donner ses consignes.
Sur les côtés, les suisses de Meyrin commencent à arriver pour leur match contre Getafe. On entend quelques joueurs parler anglais, les américains sont partout décidément. Sur le parquet, l’intérieur d’Oldham continue son festival.
Merci à Mathieu Lauverjat pour les photos.